"Désormais, vous ne vous appartenez plus. La Légion de la Rose est votre seule famille."
Sanglante, tel est mon nom. Ma réputation d'assassin n'est plus à faire. Ma mission aujourd'hui : tuer la Reine. Seule la gloire de mon Maître compte. Ma vie n'est rien, j'obéis et je tue, telle est la devise de mon clan.

Prologue

Une fillette pleure. Ses larmes coulent, son visage est enfoui entre ses bras. Elle est seule. Sa famille… ses amis… Ils sont tous morts. Autour d'elle, une pluie de cendre commence. La fillette est blottie dans les restes calcinés de sa maison. Quelques poutres effondrées l'entourent, la cachant partiellement. Une immense fleur écarlate s'étale à quelques mètres d'elle. Deux corps y sont plongés… ceux de ses parents. Une personne s'approche d'elle. Sa démarche féline dénote dans le carnage aux alentours. Un sourire s'étire sur son visage, un sourire carnassier. Deux canines effilées brillent sous ses lèvres blafardes. Le vampyre s'approche de la fillette, une terrible envie de sang brillant dans ses yeux. Il n'a pas pris la peine de sucer le sang de ses parents ; il préfère la chair fraîche et tendre. La fillette ne bouge pas. Elle est paralysée par la peur, tremblant à l'idée de mourir. Elle sait, elle sait que son tour est venu. Le vampyre n'est qu'à quelques mètres d'elle. Il salive d'avance de son festin. Soudain, la fillette pousse un cri. Quelque chose vient de rouler jusqu'à ses pieds et se cognant dessus. Un seul coup d’œil a suffit pour la pétrifier de terreur. Des yeux que la vie a quittés lui renvoient son regard terrifié. La tête coupée du vampyre gît à ses pieds. Le reste du corps s'effondre à son tour. Aucune goutte de sang n'est versée.

– Tu vas bien ?

Effrayée, la fillette relève la tête. Drapée de sa cape rouge, sa sauveuse l'observe, un sourire serein sur son visage. Lentement, l'attention de la fillette se détourne sur l'arme dans la main de la femme. Elle se fige d'effroi. La lame longue et effilée brille sous la lumière de cette froide matinée, du sang gouttant de l'acier. Ne trouvant rien d'autre à faire, la fillette acquiesce timidement. La femme répond à son geste en lui tendant une dague. Elle la prend, les mains tremblantes au contact froid du vlerir (métal pas plus lourd qu'une plume mais aussi solide que de l'acier). La lame ne mesure qu'une quinzaine de centimètres, rien d'étonnant pour ce type d'arme. Seul, sur le manche noir, un détail rend plus unique cette arme : une rose. Une rose rouge sang.

– Bienvenue dans la Légion de la Rose.

Chapitre 1